Jeudi 04 avril 2002
Quand Boltzmann a commencé ses études de physique, la communauté scientifique était divisée par une controverse concernant la question de savoir si la science peut prétendre fournir une explication ou, au contraire, seulement une description appropriée des phénomènes.
Défenseur des droits de la théorie en général, fidèle au paradigme de la mécanique classique, la science explicative par excellence, et partisan déclaré de l’atomisme, pour lequel il a lutté jusqu’à la fin, il aurait dû à première vue adopter résolument la première solution.
Mais il n’en a pas moins essayé régulièrement de persuader ses adversaires qu’il ne défendait l’atomisme que comme constituant la meilleure description qui puisse être donnée pour le moment (et probablement pour longtemps) des phénomènes.
Corrélativement, même s’il croyait, pour sa part, certainement à la réalité des atomes, il a, de façon générale, cherché à dissocier l’acceptation de la description atomique de la croyance à la réalité des entités concernées, sans que l’on puisse savoir toujours clairement quel rôle ont joué, dans sa façon de présenter les choses, les raisons stratégiques et les raisons théoriques et philosophiques