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"Les impostures intellectuelles" : avec les sciences humaines.
Jean Bricmont (Université de Louvain, Belgique)

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Jeudi 14 octobre 2004

Durant la deuxième moitié du vingtième siècle, différents courants en philosophie et en histoire des sciences (liés aux noms de Quine, Kuhn ou Feyerabend) ont mis en question le consensus qui dominait à l’époque, au moins dans le monde anglo-saxon, et qui était lié au positivisme logique.

Cette mise en question porta sur des notions telles que la vérification empirique des théories, le progrès en science, l’objectivité ou la neutralité. En conjonction avec d’autres courants déçus par la modernité et par l’héritage des Lumières, cette évolution a engendré une sorte d’esprit du temps "postmoderne" ou "relativiste" qui considère la vision scientifique du monde comme un point de vue parmi d’autres, sans privilège épistémique particulier.

Pour réagir face à cela, le physicien américain Alan Sokal a envoyé à une revue culturelle, Social Text, une parodie du discours postmoderne, en truffant son article d’absurdités scientifiques, souvent tirées d’œuvres de penseurs français tels que Lacan, Kristeva ou Deleuze (voir le lien).

Le fait que cet article ait été publié (en 1996) a lancé un débat assez large dont est sorti un livre écrit par Sokal et moi-même (Impostures intellectuelles, ed. Odile Jacob, 1997). Depuis lors, toute une série de débats ont eu lieu autour des thèmes de ce livre.

Le séminaire expliquera l’évolution des idées mentionnées plus haut, en évaluant de façon critique les différents arguments en présence, et tentera de préciser la situation actuelle du débat.