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Détection du son à l’échelle de la cellule.
Jacques Prost (Institut Curie)

Jeudi 12 Octobre 2000

Les singularités de la détection sonore par les êtres vivants ont été étudiées depuis longtemps au niveau de la perception et plus récemment au niveau des cellules réceptrices, les cellules cilées. Bien que le cortex joue certainement un rôle important, il se trouve que les singularités les plus spectaculaires sont déja présentes dans la réponse cellulaire : ces cellules sont capables de détecter des amplitudes sonores couvrant une gamme de un à un million, les plus faibles valeurs étant inférieures à leur bruit propre, en l’abscence de sollicitation externe ce sont des émetteurs, elles peuvent détecter un fondamental absent si les harmoniques trois et cinq sont présents (effet Tartini connu depuis le dix-huitième siècle), elles montrent un effet de "fatigue".

Tout ceci trouve une interpretation naturelle si on réalise que les cellules auditives sont capables de se placer spontanément dans des conditions très proches de conditions critiques, plus précisément très près d’une bifurcation de Hopf. Les oscillations spontanées des collections de moteurs moléculaires donnent un exemple d’une telle bifucation, le mécanisme de maintien dans les conditions critiques sera aussi discuté.