{ListeTraductions,#GET{ListeTraductions},#ARRAY{#LANG,#URL_ARTICLE}}
 

Biodiversité et progrès : science et société
Pierre-Henry GOUYON (MNHN, AgroParisTech, Sciences Po)

Infos Complémentaires

Salle de Conférences IV - 24 rue Lhomond

2ème étage - 13h30

Jeudi 7 Avril

Résumé :

Héritiers de Galilée, les scientifiques sont soumis à une double contrainte.
D’une part, leurs recherches correspondent à une demande de la société, demande
motivée à la fois par la curiosité qui semble être inhérente au fonctionnement
humain, mais aussi par le progrès, les retombées techniques qui
peuvent en être espérées. D’autre part, leurs découvertes peuvent déranger
l’ordre établi et les mettre en conflit avec la société. La biologie, depuis 150
ans, se trouve au coeur de cette difficulté. La théorie de l’évolution a pu,
et peut encore, choquer certaines croyances religieuses. La génétique a pu
être considérée comme incompatible avec certaines idéologies. Si Darwin a
pu surmonter ses différends avec l’église, les généticiens russes sont morts au
goulag. Les théories biologiques, en ce qu’elles nous concernent intimement ne
sont pas neutres socialement. Nous explorerons ces questions scientifiques et
leurs retombées sociétales. La théorie de l’évolution élaborée progressivement
depuis Darwin est-elle vraiment dangereuse ? Est-elle compatible avec une
vision morale de l’espèce humaine ?

D’autre part, les scientifiques ont pris l’habitude de considérer que lorsque
les citoyens étaient en désaccord avec eux, il s’agissait de simples questions
d’obscurantisme et que ces conflits pourraient se résoudre par une explication
pédagogique. La seule demande sociale reconnue dans les faits par la communauté scientifique est souvent la demande de progrès technique émanant
en particulier des entreprises. Ceci pose actuellement de nombreux problèmes
dans le champ de la biologie. En effet, les biotechnologies se développent à
grande vitesse et de nombreux débats concernant les risques pris mais aussi les
aspects éthiques ou économiques ont vu le jour. Face au débat sur les OGM
par exemple, les scientifiques ont souvent considéré les critiques comme essentiellement
obscurantistes. Qu’en est-il ? Pourquoi tant d’incompréhension ?
Peut-on espérer l’avènement d’un véritable échange entre science, technique
et société dans le champ de la biologie ?

Salle de Conférences IV - 24 rue Lhomond

2ème étage - 13h30